La PACES en mythes

La PACES en mythes
par Marine J., VP IFMSA et Camille P., VP Tutorat de l'AEMB

on a plus de vie, on bosse jusqu’à 3h du mat et on se nourrit de chips.

Comme on le dit souvent, la PACES est un marathon, pas un sprint, et qui veut aller loin ménage sa monture. Neuf mois, c’est long et deux semaines de vacances pour récupérer entre les deux semestres, c’est peu. Certes, il est nécessaire de consacrer beaucoup de temps à la préparation du concours mais on t’assure que le classement n’est pas corrélé au nombre de nuits blanches et de tubes de GURONSAN avalés. Le bon rythme, c’est celui qui te permettra de tenir toute l’année et d’être le plus efficace possible. Essaye de dormir suffisamment, de manger équilibré, de conserver des moments de détente, de loisirs, de vie sociale... en somme, de garder une certaine hygiène de vie et de satisfaire tous tes besoins (oui, comme dans les Sims). Tu apprendras plus vite, ta concentration sera meilleure et tu pourras être au maximum de tes capacités le jour J.

c’est la jungle et en plus on se fait bizuter par les vieux!

Tu t’imagines déjà en train d’utiliser ton poly de chimie comme bouclier pour éviter les jets d’avions en papier, de farine, d’oeufs autres substances bizarres larguées par les carrés du fond de l’amphi? Relax! L’amphi où se trouve le prof (le R600) est certes parfois quelque peu animé par un bruit de fond et de rares cris (PAUUUUUUUUSE!) mais rien qui n’empêche de suivre le cours. Aucun débordement n’est toléré, les vigiles veillent au grain. Les personnes qui sont dérangées par les bavardages trouveront leur bonheur dans les amphis vidéos (Montaigne et Harvey). Quant au bizutage, ne t’inquiète pas. Nous condamnons fermement ce genre de pratiques dégradantes qui sont d’ailleurs interdites depuis la loi de 1998. Un «folklore carabin» existe et se matérialise notamment en début de deuxième année pendant ce qu’on appelle le week-end d’intégration mais les activités proposées sont tout à fait bon enfant. En outre, rien n’est imposé et personne n’est stigmatisé pour avoir refusé de participer.

le concours, ça se passe en deux ans.

Non! Si c’était impossible d’avoir sa PACES en un an, il n’y aurait que des carrés dans les amphis de deuxième année ce qui est loin d’être le cas. Au final, ce qui différencie un primant d’un doublant n’est pas tant l’intelligence ou les capacités de travail que la latence d’adaptation aux «règles de la PACES». Un étudiant qui comprend tout de suite qu’il faut s’y mettre à fond dès le début et qui trouve rapidement une méthode de travail efficace a toutes ses chances de réussir du premier coup. Par ailleurs, considérer que le concours se prépare en deux ans est dangereux quoi qu’il arrive. En effet, en plus de rater sa première PACES, le doublant qui a passé toute son année de primant dans cet état d’esprit aura probablement moins travaillé, considérant l’échéance comme lointaine, et partira avec une avance moindre sur les primants.

il faut travailler au minimum 10h par jour.

Pas nécessairement. Les neo-PACES sont souvent obsédés par la notion de nombre d’heures de travail par semaine mais juger d’une méthode de travail en se basant en priorité sur ce point n’est pas judicieux. D’une part, nous ne sommes pas tous égaux sur le plan de la compréhension et de la mémorisation. Certains auront besoin de 20 heures de travail personnel par semaine pour
assurer au concours, d’autres de 60. D’autre part, la réussite en PACES n’est pas tant corrélée au nombre d’heures passées derrière son bureau qu’à l’efficacité de la méthode de travail employée. La seule solution pour savoir si on travaille assez, et assez BIEN et de s’évaluer en faisant des annales, des colles, des concours blancs. Si une personne parvient à majorer ses colles en bossant quatre heures par jour, tant mieux pour elle! Nul besoin de culpabiliser ou de se forcer à travailler le double de temps, ce qui pourrait par ailleurs être délétère. En conclusion, pour te rappeler qu’on est tout de même pas dans le monde des Bisounours non plus, je te rappelle tout de même qu’il ne faut pas rêver et que, quoi qu’il en soit, il faut un certain temps pour acquérir les connaissances requises à l’obtention du concours et à moins d’être un petit génie, il est généralement nécessaire de s’astreindre à un nombre d’heures de travail personnel assez conséquent.

il faut absolument faire une prépa pour réussir.

Les prépas sont des entreprises privées proposant des cours en petits groupes, des ED constitués essentiellement de QCM, et des concours blancs à un rythme plus ou moins régulier. L'AEMB, en tant qu'association loi 1901 à but non lucratif, n'est pas partisane des prépas et de leur mode de fonctionnement. Cependant, ce guide est destiné aux néo-PACES et nous considérons que tu as besoin que l'on te présente toutes les options disponibles. Qu’une chose soit claire: la prépa peut t’aider dans votre travail mais elle ne t’apportera jamais ton concours sur un plateau. Par ailleurs, le fait de faire une prépa ou non n’a pas d’impact significatif sur la réussite au concours, comme démontré par une étude parue dans La Revue du Praticien. Prépa, tutorat, les deux ou rien du tout, la seule et unique clé de la réussite, c’est toi. La prépa peut toutefois apporter un plus à certaines personnes. Tour d’horizon des pour et des contre:


La prépa peut être utile à ceux qui ont besoin d'un rythme et/ou qui manquent d’autonomie. En effet, il faut s’astreindre à deux à quatre séances par semaine et réviser un programme précis en prévision des concours blancs ou des ED ce qui permet de se cadrer. En outre, cela permet d'avoir une autre présentation des cours ce qui peut aider à la compréhension. De plus, la taille des groupes fait qu’on peut poser des questions plus facilement.

Ces méthodes peuvent toutefois être délétères à ceux qui savent s’organiser seuls, qui comprennent rapidement les notions abordées à la fac et qui risquent de perdre un temps précieux en suivant le programme des prépas, temps qui pourrait être consacré à apprendre ses cours par coeur ou à se détendre. Par ailleurs, le fait que les professeurs soient extérieurs à la fac peut être source d’erreurs. En effet, ces derniers ne connaissent pas vraiment le programme et se basent sur des cours tapés en amphi par des étudiants salariés. 

La prépa propose par ailleurs des concours blancs, des EDs et des annales corrigées ce qui permet de s'habituer à la forme du concours (on n'apprend pas de la même manière quand on sait que le concours est sous forme de QCMs ou rédactionnelle). Toutefois, sachez que les concours blancs et les questions des ED ne sont pas forcément pertinents. De plus, les concours blancs sont rédigés par des élèves de deuxième ou troisième année de médecine ou de dentaire. Sur ce point, le tutorat propose des services similaires.

Pour finir, le gros désavantage de la prépa est son coût: entre 1000 et 2500 euros l’année sans aucune garantie d’obtenir son concours. A ce propos, nous tenons à te mettre en garde sur les statistiques affichées par ces dernières: elles sont complètement bidon. Quelqu'un qui a eu son concours mais qui n'est venu qu'une seule fois à la prépa sera comptabilisé alors que quelqu'un qui n'a raté qu'une seule séance sur toute l'année mais n'a pas eu son concours ne le sera pas.

En conclusion, le choix de faire une prépa ou non appartient à chacun et ne doit en aucun cas être stigmatisé. Toutefois, ce choix doit se faire de façon éclairé, sans perdre de vue que les prépas ne sont qu’une aide et ne feront pas le boulot à ta place, et après une étude minutieuse de ton mode de fonctionnement, de tes besoins et des offres proposées par ces dernières et par le tutorat.